Le 14 juin 2022, Amandine WEBER et Iman YOUJIL ont rencontré Catherine Toussaere, l’enseignante spécialisée de l’école.

Celle-ci intervient auprès des enfants qui ont besoin d’un coup de pouce dans leurs apprentissages. Professionnelle passionnée, elle agit à la demande des enseignants pour observer les enfants et les aider à acquérir les compétences à leur rythme.

Personne ressource pour l’établissement, elle propose aux enfants des méthodes d’apprentissage telles que la matérialisation, la visualisation et la mise en situation.

Cet article vous permettra de découvrir ses missions, le contenu de ses journées mais aussi quelques conseils pour accompagner au mieux vos enfants.

Je travaille à l’école Sophie Barat depuis quinze ans sur le poste d’enseignante spécialisée. Auparavant, j’étais enseignante.

Pour devenir enseignante spécialisée, j’ai été formée durant un an et certifiée.

C’est une fonction dans laquelle on n’a jamais fini d’apprendre : on se forme régulièrement.

Les connaissances sur l’évolution du cerveau, sur les apprentissages, sur les troubles des apprentissages (comme les DYS) progressent régulièrement et nécessitent d’être en veille. Il s’agit d’observer toujours plus finement et ainsi d’apporter de nouvelles formes d’accompagnement aux enfants.

Catherine Toussaere

Enseignante spécialisée (ASH d'adaptation du RASED de l'école)

Quel est votre rôle au sein de l’établissement ? Quelles sont vos missions ?

J’ai trois missions :

  • Observation (des évaluations et des élèves à la demande des enseignantes),
  • Remédiation en petit groupe, dans les domaines où les élèves sont en difficulté,
  • Personne ressource.
Faites-vous partie des professionnels réunis pour déposer un dossier à la MDPH ?

Tout à fait ! Je suis en lien avec l’enseignant, les parents et Mme Lutic pour la mise en place d’un PAP.

Il est à noter que le montage d’un dossier peut prendre du temps. Il doit être déposé au cours de l’année, de préférence avant le mois de février pour disposer des aides dès la rentrée suivante (le délai de traitement par la MDPH est long et il faut pouvoir rassembler tous les documents de la part des spécialistes).

Combien d’enfants accompagnez-vous par an ?

J’accompagne une quarantaine d’enfants du CP au CM2.

En tant que personne ressource, intervenez-vous auprès des enseignants ?

En fonction des difficultés observées, j’essaye de donner des conseils pour diriger les parents vers un spécialiste. Une consultation médicale est un prérequis avant toute mise en place d’une prise en charge.

Il est à noter que certains spécialistes ne sont pas remboursés : les actes d’orthophonie et d’orthoptie sont les seuls à l’être. Pour obtenir une aide, les parents peuvent s’adresser à la MDPH.

Et auprès des parents, êtes-vous personne ressource également ?

En général, je ne vois les parents qu’avec l’enseignante ou les parents avec Madame Lutic.  Je suis présente aux réunions pour partager mes observations, mes conseils ou mes interrogations.

Pourriez-vous nous décrire une journée type ?

Le matin :

  • Observations en classe de CP
  • Remédiation en petit groupe (CM1) : Mathématiques
  • Remédiation en petit groupe (CM1) : Règles d’orthographe / Carte Mentale

À noter : Le fait d’être en petit groupe est d’une grande aide.

  • Remédiation en petit groupe (CM2) : Grammaire (Nature et Fonction des mots) ou Mathématiques

L’après-midi :

  • Remédiation en petit groupe (CE2) : Problèmes Mathématiques

À noter : L’utilisation de matériels est d’une grande aide.

  • Remédiation en petit groupe (CE1) : Vitesse de Lecture

À noter : Les élèves ont beaucoup progressé depuis le début de l’année. Sur un groupe de 9 élèves en début d’année, il n’en reste plus que 3 aujourd’hui.

  • Remédiation en petit groupe (CE1) : Mathématiques (frise numérique jusqu’à 1 000)
  • Remédiation en petit groupe (CE2) : Compréhension de Lecture
Votre emploi du temps change-t-il selon les années ?

Oui, bien sûr !

L’important est d’aller au rythme de chaque enfant.

En CM2, comment orientez-vous les enfants ?

Les enfants ayant des difficultés persistantes ont au moins un PAP, un PPS ou un PPRE c’est-à-dire un petit programme interne à l’école.  On réfléchit ensuite avec les parents.

Pour ces enfants, nous avons au moins quatre à cinq rendez-vous durant l’année. On peut proposer une 6ème d’accompagnement, une orientation ULIS ou une SEGPA. 

Le PPS et le PAP suivent l’enfant sur le territoire national ; ils sont valables même en cas de déménagement.

Quels messages ou informations importantes souhaiteriez-vous que l'on retienne grâce à cette interview ?
  • Importance de la régularité dans le travail,
  • Importance du dialogue parents-école,
  • Importance de réaliser des bilans lorsqu’ils sont demandés.
Pour des enfants en situation de handicap, quelles informations clés souhaiteriez-vous transmettre aux parents ?

Faire équipe et surtout ne pas se décourager !

Si vous aviez un message à passer aux parents de nouveaux élèves en difficulté, quel serait-il?

Pour que l’accompagnement porte ses fruits, le plus important est que l’élève en fasse la demande ou qu’il donne son accord.

Quand vous parlez avec les parents d’éventuels diagnostics, comment cela se passe ?

Cela dépend de chaque situation.

Quand les enfants passent d'une école à une autre, avez-vous besoin que les parents vous transmettent des documents ?

Si un enfant a un PAP ou PPS déjà en cours, celui-ci doit nous être transmis.

Au départ, on laisse aussi les enfants prendre leurs marques.  Prendre un RDV en cas de difficulté persistante est ensuite important pour réfléchir à plusieurs.

Vous devez observer des résultats à la fin d’une année ? Vous devez avoir une certaine satisfaction …

Oui tout à fait ! Chaque enfant évolue selon son propre rythme. Il y a des métiers pour tous. C’est important de voir qu’il faut toute cette variété pour faire un monde ; qu’il y en a pour tous les goûts. […].

Suivez-vous des enfants à hauts potentiels ?

Ce n’est pas encore assez développé. En général, il est préférable de fonctionner par dispositif (quelques heures par semaine avec une enseignante spécialisée) tout en restant dans sa classe. Cela fait aussi partie de l’inclusion scolaire.

Pour télécharger l’intégralité de l’interview : CLIQUEZ ICI

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